• Qu’est-ce que c’est ?

    The Green Hornet est une comédie d’action sortie le 12 janvier 2011, réalisée par Michel Gondry, d’après un scénario de Seth Rodgen et Evan Goldberg, et co-produite par Original Films et Sony Pictures Entertainement. Le film est une adaptation de la série radiophonique du même nom, créée par Fran Striker et George Trendle en 1936.

     

    De quoi ça parle ?

    Britt Reid, jeune homme fêtard et irresponsable, hérite du Daily Sentinel, le plus gros journal de Los Angeles, suite au brusque décès de son père. La nuit, Britt devient le Frelon Vert, un justicier masqué qui, aidé par son fidèle adjuvant Kato, sème le trouble dans la pègre. Mais ira-t-il trop loin… ?

     

    Le scénario, c’est solide ?

    The Green Hornet est une adaptation de la franchise Green Hornet, débutée en 1936 sous la forme d’un feuilleton radiophonique, et qui a depuis été déclinée en série télévisée en 1966, en comics et en plusieurs films.

    De nombreuses similitudes existent entre le duo formé par le Frelon Vert et Kato, et celui formé par… Batman et Robin. Ni plus, ni moins ! Vous ne me croyez pas ? Très bien.

    The Green Hornet, c’est l’histoire d’un riche héritier, très connu dans le coin pour ses frasques et son irresponsabilité, qui se transforme la nuit en justicier/détective masqué pourchassé par la police. Il est aidé dans sa tâche par son majordome et faire-valoir et c’est ainsi que, muni d’un tas de gadgets et d’une super-bagnole, il part remettre de l’ordre dans la ville. Ça y est, convaincus ?

    Pour la petite histoire, un double épisode de la série Batman, des années 60, met en scène le Frelon Vert et son fidèle Kato qui, suite à une méprise, s’en prennent au Duo Dynamique. À noter également qu’un comics, publié par DC Comics, nommé “Batman 66 meets The Green Hornet” est en train de voir le jour ! Je crois qu’on suffisamment compris le parallèle.

    Donc, reprenons : est-ce que le scénario, c’est du solide ?

    Eh bien… hum… The Green Hornet étant une comédie d’action, je pense qu’on peut dire que oui… C’est une mesure toute relative. Comme bon nombre de films de super-héros (car disons-le clairement, le Frelon Vert est un “super-héros”), The Green Hornet commence au tout début de la carrière du héros éponyme. Hélas. 

    Pourquoi hélas ? Eh bien parce que c’est trop souvent la même chose pour ces films de héros ! On commence avec la période “pré-héroïque” durant laquelle on montre que le protagoniste principal a une personnalité étrange par rapport à la norme sociale, puis on enchaîne avec l’élément déclencheur qui le transforme en héros, et après deux-trois cabrioles vite expédiées sur un fond de musique rock, durant lesquelles il fait l’apprentissage de ses capacités/responsabilités, il triomphe du méchant.

    Attention, je ne suis pas tout à fait hostile à ce genre de traitement. Je préfère largement quand l’événement de la “transformation” est révélé après, ou en tout cas évoqué en filigrane, car il est vrai que ça m’insupporte qu’on nous resserve toujours la MÊME histoire dans quasiment les MÊMES conditions avec seulement des acteurs différents. C’est simple, il n’y qu’à voir le nombre de films basés sur ce modèle : Spider-man, Superman, Man of Steel, Batman Begins, Kick-Ass, Steel, Iron Man, Captain America, The Amazing Spider-man, les Quatre Fantastiques, Hulk… Certains parviennent à rendre le schéma intéressant car ils en font le point-pivot du long-métrage, d’autres… se cassent la figure.

    The Green Hornet ne se casse pas la figure. Il racle le trottoir sur une vingtaine de mètres avant de s’encastrer dans un mur de briques. C’est une nuance subtile, mais néanmoins importante.

    Une autre particularité que je ne saisis pas, c’est… pourquoi un film comique ? Ok ok, je comprends qu’un film de super-héros a toujours besoin d’un peu d’humour, et que ça lui permet des autres films de super-héros. Ceci étant dit, je ne comprends pas vraiment l’intérêt d’en faire une comédie. Certes, l’année 2011 avait été chargée en termes de grosses productions super-héroïques (X-Men : le commencement, Green Lantern, Captain America : First Avenger et Thor), mais The Green Hornet ne joue pas du tout dans la même catégorie. Alors quoi, ce ne serait en fait qu’une comédie centrée sur le clone raté de Batman ?

    La réponse est oui. Quand on a au casting Seth Rogen et Cameron Diaz, quand le scénario a été co-écrit par Seth Rogen lui-même et quand on a Michel Gondry aux commandes, oui, c’est clair et net : The Green Hornet est une comédie affirmée. Et c’est peut-être finalement ce qui est le plus embarrassant. Le Frelon Vert est un héros très sérieux. La série des années 60 était très kitsch, il est vrai, mais chaque intrigue était sérieuse, voire sinistre. La forme fait rire aujourd’hui, mais le fond est plutôt austère. Le principe d’un justicier qui se fait passer pour un criminel est un concept intéressant, mais Michel Gondry semble avoir voulu privilégié une écriture humoristique à une écriture astucieuse.

    On a donc droit à un film classique et sans prises de risques, établi selon le principe précédemment énoncé. Dans les faits, tout se tient, mais c’est sans surprise. On devine d’avance le déroulement de l’intrigue, on sait que les plans du protagoniste vont tourner au dramatique, on sait que les deux héros vont se disputer, qu’ils vont s’en vouloir, et qu’ils vont se réconcilier à la fin, on sait très bien que le faire-valoir est plus mis en avant que le personnage princip… quoi ?

    Eh oui ! Kato, le fidèle valet interprété par nul autre que Bruce Lee dans la série télévisée est sur le devant de la scène. C’est LA surprise, enfin, demi-surprise, du film. Demi-surprise car le protagoniste est tellement inintéressant que bon, il est normal de compenser ailleurs. Donc, là où The Green Hornet réussit, c’est qu’il réussit à faire du sidekick un personnage central. Plus qu’un faire-valoir, il est le partenaire. Il est même le héros. Derrière le Frelon Vert se cache Kato. C’est lui qui a tout fait, du costume aux gadgets, et même le surnom !

    Un point pour Gondry.

     

    Ok, mais quid des personnages ?

    Seth Rogen / Britt Reid : Seth Rogen est l’un de ces acteurs hollywoodiens faisant partie du cercle étendu du Frat Pack, ce groupe d’acteurs comiques présents dans au moins 47 productions humoristiques chaque année. Ce n’est pas spécialement un mauvais interprète dans ce genre, et il a le physique qui y correspond plutôt bien. Après, était-ce le meilleur choix pour interpréter notre héros ? Mon avis est mitigé. Si on le considère comme un personnage totalement différent de Britt Reid… alors oui, il est convaincant. Dommage qu’on doive justement le considérer comme n’étant pas le Frelon Vert. À sa décharge, il n’est pas facile de faire sien et de rendre crédible un rôle aussi kitsch. Et puis il a l’air tout de même de bien s’amuser !

    Jay Chou / Kato : le nom de Jay Chou vous est peut-être inconnu, et pourtant, ce musicien et acteur taïwanais est très populaire parmi les sinophones. Ayant joué dans de nombreuses productions asiatiques, comme La Cité Interdite, Chou interprète en fait souvent des rôles titulaires. The Green Hornet constitue sa première, et jusqu’à présent unique, participation à une production occidentale. En cause notamment son anglais très approximatif. Kato est le partenaire du Frelon. Il est traité comme son égal, et c’est, comme je l’ai dit, l’un des très bons points du film. À aucun moment le personnage ne succombe à la mauvaise écriture typique des sidekicks ou aux préjugés raciaux. Il crée de fait avec le héros un tandem complice et fonctionnel très intéressant à regarder. C’est cette relation qui sauve le film, et c’est tant mieux. Petit fait amusant : Kato a un nom japonais, mais est en fait né à Shanghai. Il s’agit là d’une rectification qui s’est présentée durant le feuilleton radiophonique. Kato était à l’origine Japonais, mais il s’est avéré que peu après le lancement de la série, le Japon a envahi la Chine. Vous voyez le malaise…

    Cameron Diaz / Lenore Case : cherche actrice comique générique pour interpréter personnage féminin comique générique. Voilà, je crois que c’était le pitch de Michel Gondry lors du casting pour le rôle de Lenore Case. Dans la série, (oui, encore !) Lenore Case, dite Casey, est la secrétaire de Britt Reid. Consciente de la double identité de son patron, Casey lui apporte un soutien important. Elle est forte, ingénieuse, audacieuse et, surtout, elle n’est pas l’objet des affections de notre héros. Ok, alors maintenant, pour le film, vous prenez Casey, et vous en faites un personnage diamétralement opposé. Exact. Cameron Diaz campe une Lenore Case harcelée sexuellement par Britt ET Kato, certes un peu maligne, mais essentiellement présente pour remplacer le pot de fleur qui coûtait trop cher. Elle ne sert à rien, et la voir ainsi (mal)traitée est presque une insulte au personnage d’origine. Le test de Bechdel, ça vous parle, les gars ?

    David Harbour / Scanlon : … mmh ? T’es qui, toi ? Non, vraiment ? T’es qui ? David Harbour est, pour moi (donc ne m’en voulez pas), un illustre inconnu. J’ai peut-être bien dû le voir dans deux-trois rôles secondaires, mais si c’est le cas, il ne m’a jamais marqué. Bref. Harbour interprète le procureur Frank Scanlon. Dans la série, encore, Scanlon est la seule personne, à part Casey, à savoir qui est le Frelon Vert. Il est son ami et lui demande souvent d’intervenir à sa place pour s’occuper des méchants. Donc dans le film, Scanlon est naturellement un méchant. Ouais, je vous spoile pas tant que ça figurez-vous, c’est assez évident après dix minutes de visionnage. Que dire ? Scanlon est le politique corrompu classique : il ne cherche que son profit personnel et crache sur le peuple. Terriblement astucieux, dites donc.

    Christoph Waltz / Benjamin Chudnofsky : on a mis le temps, mais on y est arrivé. Christoph Waltz. Ou, comme je préfère l’appeler, Jésus. Le Rédempteur ! Cet homme, chers amis, cet homme est le Christ ! Il est descendu des cieux sur sa licorne magique pour sauver The Green Hornet !

    Bon, d’accord, j’exagère peut-être un tout p’tit peu. Plus sérieusement, Christoph Waltz est LE spectacle du film. Bien entendu, comme à son habitude, il incarne le méchant, ici un baron du crime ringard et paranoïaque, du nom de Chudnofsky. Attention, que tout soit bien clair : sa prestation ne fait pas de The Green Hornet un bon film, mais elle contribue grandement à l’améliorer. Chudnofsky est à première vue un gangster has-been, il s’habille mal, n’est pas impressionnant physiquement, et il n’est même pas inventif. Cependant, on s’aperçoit de suite qu’il est hautement paranoïaque et extrêmement violent. Il perd tout contrôle dès qu’on lui dit qu’il ne fait pas peur, et c’est justement ce qui le rend terrifiant. Christoph Waltz réussit à mixer avec brio le côté comique et le côté sinistre du personnage, en clamant par exemple qu’il tuera personnellement un associé parce que c’est un ami. La psychose de Chudnofsky s’aggrave à mesure que le film avance, et il s’enfonce progressivement dans l’idée que, pour combattre le Frelon, il doit lui aussi adopter un alias et se transformer en “super-vilain”, devenant ainsi le terrible Hémoglobinsky, tout vêtu de rouge. C’est par conséquent le personnage le plus complet et complexe de tout le long-métrage. Il passe par tellement de facettes qu’on a l’impression de réellement voir un parrain mafieux dans toute sa splendeur. À savoir, Nicolas Cage devait à l’origine prendre le rôle. Michel Gondry l’a remercié après que le Cage-Man ait fait un caprice pour parler avec un accent jamaïcain… Finalement je pense qu’on a gagné au change !

     

    Et la musique ?

    La bande originale est composée par James Newton Howard. D’habitude j’essaie d’en dire long sur la musique mais, là… euh… c’est pas mémorable. James Newton Howard est un habitué des grosses productions. Il est l’un des compositeurs attitrés de M. Night Shyamalan, et a travaillé également avec Hanz Zimmer sur la bande-son de Batman Begins et The Dark Knight. Pas un petit monsieur, donc. Et pourtant, aucun titre, aucune piste ne me vient en tête. Seul le thème de Chudnosky est sympathique car c’est un thème de méchant typique qui reste quelque temps en tête. Mais en-dehors de ça, je suis bien obligé d’avouer que c’est le vide…

     

    Et au final ?

    Au final, The Green Hornet se définit comme une comédie sympathique mais loin, très loin d’être intéressante. L’intrigue est précipitée, les personnages sont creux pour la plupart et la musique est oubliable. Christoph Waltz le dingo apporte clairement le délire nécessaire pour conserver l’attention du spectateur mais sinon, c’est plutôt vide. C’est le genre de film qui est idéal à regarder quand il n’y a justement rien d’autre à voir, mais qu’on ne se repasse pas plusieurs fois d’affilée.

     

    Verdict

       

    Bof

    Et vous, que pensez-vous de ce film ? L'avez trouvé excellent / bon / bof / horrible ? Faites-moi savoir dans les commentaires ci-dessous !


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