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Thèmes musicaux 1
Salut les vendinautes ! Incroyable, un article ! Ça fait combien de temps que je n'ai pas rédigé un tel texte ? Le dernier date du… 2 octobre 2013… nyaha… Anyway, quand on aime on ne compte pas, comme on dit !
L'article d'aujourd'hui a été inspiré par les Chroniques de la Grande Verte, qui a parlé récemment de ses inspirations musicales lors de ses sessions d'écriture (je vous encourage d'ailleurs à aller lire l'article en question).
Il est vrai que je parle assez peu de musique sur ce blog, alors que c'est quand même un élément particulièrement récurrent dans mes textes. Je veux dire, entre les festivals, le bar dans lequel se produisent des petits groupes (big up aux Black Strawberries !), les critiques acerbes de Vendini envers les troubadours qui se disent artistes, sa haine viscérale vis-à-vis d'Amy Winehouse, son amour inébranlable pour The Clash, sa manie de passer du Carlos Santana dans les restaurants et les dizaines de photos le représentant entouré de grands musiciens, on pourrait croire qu'effectivement, à un moment ou à un autre, la musique a eu un léééééger impact sur ma vie créative.
Pourquoi, alors, ne parlé-je pas beaucoup de musique, ou tout du moins de mes inspirations musicales ?
Parce que ce n'est pas chose aisée, ô vendinautes aguerris. Rien que dans les récits de ce blog, à chaque fois que je mentionne une mélodie, une chanson, un rythme, je grince des dents. Pourquoi, alors (derechef) ? Parce que la musique se ressent, avant toute chose. Enfin, je devrais préciser “pour moi”, mais je pense que c'est aussi le cas pour nombre d'entre vous. Et donc, dans un texte, je trouve très difficile de retranscrire le moment d'écoute. Deux choix s'offrent à moi : ou je pars dans des platitudes sur le ressenti des personnages, ou je m'aventure dans la partie technique, que je maîtrise un peu grâce à une formation d'instrumentiste.
La première option est un écueil que j'essaie d'éviter autant que faire se peu car, pour ressentir une mélodie, le mieux est encore… de l'écouter. Eh ouais. Seulement, un média exclusivement visuel comme l'écriture, ou la bande-dessinée, se prête moyennement au jeu. Un exemple me vient en tête, celui de Ghost Rider.
Ghost Rider est un personnage de Marvel Comics qui a connu un certain regain de popularité ces dernières années grâce à un échappé d'asile psychiatrique devenu acteur, nommé Nicolas Cage. Bon, vous n'êtes pas sans savoir qu'il existe également une chanson, créée à la fin des années 40 par Stan Jones, intitulée Ghost Riders in the Sky. Forcément, les deux vont ensemble. C'est un peu la carte de visite du personnage. Voyons ce que ça donne dans un média audiovisuel…
Même s'il n'y a pas de parole, l'intensité de la musique donne un grand impact à la scène. Elle est là pile où il faut, comme il le faut, et ça donne un rendu si cool que même le petit lézard meurt d'une combustion spontanée d'epicness.
Maintenant, sachez qu'il existe une mini-série intitulée Ghost Rider : Enfer et Damnation, scénarisée par Garth Ennis et dessinée par Clayton Crain. Durant les premières pages, on a droit à un démon obèse dans une décapotable qui chante… devinez quoi…
© comicvine.com
Voilà, vous avez vu exactement quel est mon problème. Et encore, là, il y a des images qui aident à mettre le ton, parce que dans un roman ou une nouvelle, on n'a pas ce luxe.
La deuxième approche consiste à aborder l'instant musical d'un point de vue technique et, souvent, complexe. De tous les auteurs que je connais, je pense que Jonathan Coe (notamment dans Les Nains de la Mort) et Haruki Murakami (en particulier dans Le Passage de la Nuit) sont ceux qui le font le mieux, principalement parce qu'ils ont tous longtemps baigné, et continuent de baigner, dans une culture musicale très importante. De plus, la description des accords, des renversements d'accord, etc, ne peut être réalisée que si cela touche directement le personnage. Balancer des détails descriptifs sans raison n'a pas de sens, c'est un style qui ne peut être adapté que s'il est raconté par un personnage.
Bref, tout ça pour dire que je parle rarement de musique. En ce qui concerne les coulisses, je n'utilise pas, ou très peu, de musique pour l'ambiance. Chanque morceau/chanson que j'écoute quand j'écris a un but bien précis : je me sers du rythme et de l'intensité pour les scènes d'action, du calme et de l'émotion transmise pour développer les personnages, ou encore parce que ladite mélodie passe en fond sonore dans la scène que je rédige, ce qui rend ma playlist très éclectique et décousue. Il m'arrive de me repasser en boucle les mêmes 10 secondes d'une piste juste parce qu'elle capture l'intensité du moment que je suis en train d'écrire.
Ce qui nous amène donc au principe du leitmotiv (transition de fou !). Le leitmotiv est un thème musical récurrent, souvent mais pas toujours attaché à un personnage, dont les premiers créateurs, ou en tout cas utilisateurs, sont Liszt (sérieusement, une seule voyelle ?) et Wagner. Aujourd'hui, le leitmotiv est très répandu, notamment dans les films. Si je dis Dark Vador, vous pensez…
John Williams et Danny Elfman sont les deux compositeurs qui me viennent immédiatement en tête quand on aborde le sujet du leitmotiv. Aujourd'hui, le leitmotiv est devenu si populaire que l'on a tendance à être déçus de ne pas pouvoir assimiler un son à un personnage. Rien que dans le Seigneur des Anneaux, quel personnage a un thème bien à lui ? Dans le désordre, Arwen, Aragorn avec Legolas et Gimli, le Mordor, Saroumane (ouais désolé je francise…), le Roi-Sorcier (qui doit apparaître juste 20mn dans les 3 films de 3h…), Sauron, les Hobbits, Gollum, le foutu papillon qui sert de messager aux aigles, bon sang, un PAPILLON !
Et dans la trilogie du Hobbit ? Boum, plus rien ! Certes, la chanson des Nains, que je vais appeler “Au-delà des montagnes embrumées” car je ne connais pas vraiment son titre, revient régulièrement dans le premier film, mais disparaît dans les deux suivants. En revanche, que se passe-t-il quand Gandalf affronte le Nécromancien ?
Gandalf se prend sa fessée et d'un coup le Nécromancien sort son orchestre et balance son leitmotiv. De cette façon, les gens qui ne connaissent pas son identité comprennent immédiatement de qui il s'agit. Bon sang, même Gandalf capte grâce au thème !
Et qu'est-ce que cela signifie ? Eh bien cela signifie qu'un leitmotiv englobe un personnage, qu'il doit capter son essence et la résumer en seulement quelques notes et une mélodie.
Et c'est grâce à tout ce blabla que j'aborde le sujet principal qui est : quel est le thème de Vendini ?
C'est ce qui est pour moi le thème musical parfait pour Antonio Vendini, habituellement 32 ans, criminel ambitieux. Pourquoi donc ? La piste commence doucement, humblement. L'orchestration est simple, les instruments à vent sont un peu nasillards, l'arrangement parait complexe mais reste toutefois dépouillé.
Après on attaque le lourd : le thème est plus enrobé, signe d'une élévation. Le morceau devient par nature plus luxueux, plus riche, plus martelé, grâce aux percussions et aux cuivres. La basse et d'autres instruments se rajoutent toujours au thème.
Puis il y a un bref break où seuls les instruments à cordes sont entendus, légers mais lancinants, signe que l'on profite du luxe et du bien-être, et ça repart pour le grand final avant de se terminer discrètement, comme au démarrage.
Si j'ai choisi ce morceau, c'est parce qu'il incarne exactement ce que je veux pour Vendini. La complexité progressive de l'instrumental résume très justement le côté ambitieux du personnage, qui évolue toujours plus vers un côté luxueux, présomptueux et superficiel. Il aborde petit à petit un stade de sa carrière où l'apparence prend le pas sur tout, bien qu'il conserve néanmoins ses origines modestes.
Voilà, les vendinautes, c'est tout pour aujourd'hui ! J'attaquerai les thèmes des autres personnages dans un prochain article qui, je pense, sortira dans moins d'un an et demi ! N'hésitez pas à commenter, et à partager vous-mêmes vos vues et vos opinions sur le leitmotiv, la musique d'ambiance et même les styles musicaux qui vous plaisent !
Tags : musique
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Commentaires
Super article, mon cher ! j'aime bien découvrir cette façon dont tu abordes la musique dans ton processus créatif (oué, c'est beau, dit comme ça! :) ). J'ai adoré la référence à Ghostrider, c'est vrai que cette scène est épique, vraiment épique (pas forcément tout le film, hélas ^^ ) et la musique y est pour beaucoup!
Au plaisir de te lire!